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đŸ€ CETTE SCÈNE QUI M’A MARQUÉ : THE FLY

  • Photo du rĂ©dacteur: Vincenzo Aiello
    Vincenzo Aiello
  • 26 mai
  • 2 min de lecture

Ce matin, alors que j’attendais le tram pour aller en ville, j’ai aperçu sur le tronc d’un arbre une petite chenille qui rampait. Je me suis dit qu’un jour, elle finirait sans doute par entamer sa transformation en papillon.


Je ne sais pas pourquoi, mais ça m’a immĂ©diatement fait penser Ă  un film qui m’a longtemps dĂ©rangĂ©.


Pas dĂ©rangĂ© dans le sens "je ne l’ai pas aimĂ©" mais plutĂŽt dĂ©rangĂ© dans le sens oĂč il s’est logĂ© quelque part en moi et qu’il a refusĂ© de partir.


Ce film, c’est The Fly, rĂ©alisĂ© par David Cronenberg en 1986.Un film qu’on pourrait facilement ranger dans la catĂ©gorie horreur/sci-fi de sĂ©rie B sauf que non. Ce serait passer Ă  cĂŽtĂ© de ce qu’il raconte vraiment.


C’est un film sur la transformation. Sur la perte de soi. Sur la dĂ©chĂ©ance. Sur le corps qui ne rĂ©pond plus. Mais c’est surtout, Ă  mes yeux, un film sur la peur de ne plus ĂȘtre aimable.


La scĂšne que j’ai choisie aujourd’hui, c’est celle oĂč Seth Brundle (interprĂ©tĂ© par Jeff Goldblum, que je trouve incroyable dans ce rĂŽle) se tient devant son miroir. Il est dans sa salle de bain et il se regarde. Enfin
 il essaie parce que ce qu’il voit, ce n’est dĂ©jĂ  plus vraiment lui.


Je ne sais pas pourquoi mais cette scĂšne m’a, plus jeune, longtemps obsĂ©dĂ©e. Peut-ĂȘtre parce qu’elle est simple, crue, presque silencieuse.


Seth n’arrive plus Ă  se raser et des morceaux de lui-mĂȘme tombent littĂ©ralement : Un ongle, une dent, un bout de chair.


La camĂ©ra est pudique, presque documentaire. On est comme des voyeurs, forcĂ©s de regarder ce que l’on ne veut pas voir : la dĂ©chĂ©ance d’un corps, la fin programmĂ©e d’un ĂȘtre. C’est viscĂ©ral, organique et, Ă  mon sens, poĂ©tique dans l’horreur.


A la fin de la scĂšne, il dit une phrase simple mais puissante :

« Am I dying? »

Ce n’est pas un monstre Ă  l’écran. C’est un homme perdu, seul et fragile. Cette phrase, c’est celle d’un malade en phase terminale. 


Cronenberg a ce gĂ©nie-lĂ . Il sait injecter de l’humain dans le monstrueux. Il ne fait pas de l’horreur pour l’horreur, il fait Ă  mon sens un film sur la peur d’ĂȘtre abandonnĂ©, de se perdre soi-mĂȘme et de ne plus ĂȘtre aimable.

Elle parle de notre corps qu’on ne comprend pas toujours, de la peur de la maladie, du vieillissement et de la solitude.


Ce qui me plaĂźt dans le genre horrifique, c’est lorsqu’il exalte et montre Ă  nu une peur profonde. J’aime me dire que c’est littĂ©ralement notre subconscient cauchemardesque qui fait surface. Au final, c’est peut-ĂȘtre l’un des genres cinĂ©matographiques les plus profonds, impalpables et viscĂ©raux. Lorsque le film est vraiment de qualitĂ©, comme The Fly, alors on touche Ă  l’intimitĂ© humaine comme rarement.


Pour toutes ces raisons, lorsque je veux me rappeler pourquoi j’ai souhaitĂ© faire du cinĂ©ma
 eh bien, je regarde cette scĂšne et je me souviens.


Et toi ? Est-ce que cette scĂšne t’a marquĂ© ?



 
 
 

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