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Photo du rédacteurVincenzo Aiello

đŸ€ CETTE SCÈNE QUI M’A MARQUÉ : Lo chiamavano TrinitĂ 

C’est le mois de mai, les oiseaux chantent et le soleil semble enfin commencer Ă  pointer le bout de son nez. C’est la raison pour laquelle j’ai dĂ©cidĂ© de vous parler d’un film qui rĂ©ussit Ă  me donner le sourire Ă  chaque fois que j’y pense.


(J’ai le sourire aux lĂšvres en Ă©crivant ces lignes)


Il s’agit de Lo chiamavano Trinità. Un film d’Enzo Barboni sortie en 1970 avec le duo mythique Bud Spencer & Terence Hill.


Le pitch est trĂšs simple : Deux frĂšres se retrouvent dans le Far West, l’un tireur, l’autre shĂ©rif.


Par oĂč commencer
 Le film, censĂ© se dĂ©rouler dans le Far West, est tournĂ© dans le parc national del Gran Sasso et al Monti della Laga en Italie. Le dĂ©sert amĂ©ricain que l’on voit dans le film est en rĂ©alitĂ© la pĂ©riphĂ©rie de Rome.


Ici, vous l’avez bien compris, on est dans du Western Spaghetti pur et dur.


Bud Spencer et Terence Hill, ce sont littéralement deux héros de mon enfance. Ces scÚnes de combats surexcitées, ce ton cartoonesque, ces bruitages invraisemblables à souhait mais surtout cette auto-dérision permanente ont fait mouche sur le petit Vincenzo de l'époque.


Oh non.. avec ces films, nous ne sommes à premier vu pas là pour philosopher sur le sens profond de la vie ni pour réfléchir sur une quelconque critique socio-politique.


Pourtant... A y regarder de plus prĂšs, on nous propose d’observer le monde avec un Ɠil dĂ©calĂ©, cynique ou dĂ©sabusĂ©.


Et c’est ce que je trouve intĂ©ressant dans ce duo, en particulier dans ce film. Le monde autour d’eux semble fou mais nos deux protagonistes malgrĂ© leur invincibilitĂ© (je vous l’ai dit, ce sont des cartoons) semblent bizarrement en ĂȘtre conscient.


La scĂšne que j’ai choisie aujourd’hui illustre bien cette mĂ©canique.


Nos deux protagonistes se retrouvent mĂȘlĂ© Ă  une dispute entre une bande de brigand et un groupe religieux qui vivent dans la non-violence. Ils n’ont pas le droit de rĂ©pondre Ă  la violence et les brigands en profite pour exprimer la leur dans le rire et la bonne humeur.


Oui mais voilà, nos deux protagonistes eux, ne font pas partie du groupe de religieux. Ils peuvent donc répondre à la violence par la violence.


La situation décrite est totalement absurde. Tout est surjoué et exagéré. Les bandits cabotinent plus fort les uns que les autres et le groupe religieux encaissent les coups sans broncher suivant le percept dicté par Matthieu dans le nouveau testament.


« Si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends-lui encore l’autre »


Nos deux protagonistes regardent la scĂšne avec circonspection. Ils sont en rĂ©alitĂ© l’Ɠil du spectateur, notre regard Ă  nous. Eux aussi se rendent compte de l’absurditĂ© de la situation.


ImmĂ©diatement, ils deviennent donc nos alliĂ©s et ils vont littĂ©ralement casser l’ambiance et ramener tout le monde Ă  la rĂ©alitĂ©.


Dans cet univers absurde, le pragmatique est roi.


C’est ce dĂ©calage constant qui crĂ©e selon moi le ressort comique de ces films et qui permet de dĂ©sacraliser les valeurs morales prĂŽnĂ©s en Italie dans les annĂ©es 60.


C’est lorsqu’il se permet de questionner les piliers moraux de notre sociĂ©tĂ© et de se placer en grain de sable d’une pensĂ©e unique que le cinĂ©ma est pour moi le plus intĂ©ressant.


Ces films, bien qu’ils soient avant tout des divertissements profondĂ©ment populaires, se permettent d’ĂȘtre irrĂ©vĂ©rencieux Ă  leur maniĂšre et ça fait du bien.


Pour toutes ces raisons, lorsque je veux me rappeler pourquoi j’ai souhaitĂ© faire du cinĂ©ma
 et bien je regarde cette scĂšne et je me souviens.


Et toi ? Est-ce que cette scÚne ta marqué ?


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