Vincenzo Aiello
đ€ CETTE SCĂNE QUI MâA MARQUĂ : Nuovo Cinema Paradiso
DerniĂšre mise Ă jour : 15 janv.
Le film dont jâai envie de vous parler aujourdâhui, je lâai dĂ©couvert alors que cela faisait dĂ©jĂ bien des annĂ©es que ma vie avait Ă©tĂ© transformĂ©e par une passion dĂ©vorante : le cinĂ©ma.
Un jour dâautomne, mon amoureuse revient Ă la maison avec un DVD quâelle a achetĂ©. Elle sâapproche de moi et me lâoffre en disant : « Jâai vu ce film dans les rayons et je me suis dit que ça pouvait te plaire. »
Ce film, câĂ©tait « Nuovo Cinema Paradiso » de Giuseppe Tornatore sortie en 1988 avec le grand Philippe Noiret.
Lâhistoire se dĂ©roule Ă la fin des annĂ©es 80 lorsque Salvatore vient dâapprendre la mort de son vieil ami Alfredo. Par cette nouvelle, câest toute son enfance qui remonte Ă la surface : Lorsquâil partageait son temps libre Ă la salle de cinĂ©ma de son village natal, en Sicile, oĂč Alfredo, le projectionniste, au travers des films quâil projetait, lui apprenait la vie.
Ce film, câest pour moi une ode au cinĂ©ma et Ă la nostalgie, le tout rĂ©alisĂ© en hommage au nĂ©o-rĂ©alisme italien.
Je ne vais pas vous mentir, jâai eu beaucoup de mal Ă contenir mes Ă©motions tout le long du visionnage tellement ce film touche en moi quelque chose de profond.
Il y a tellement de scĂšne qui mâont bouleversĂ© quâen choisir une est difficile. Pourtant, je souhaite continuer Ă me plier Ă lâexercice. Voici donc la scĂšne que jâai choisi aujourdâhui.
Elle intervient dans la premiĂšre portion du film lorsque le petit TotĂČ crĂ©e les premiers liens avec Alfredo. Le petit sâintroduit dans la salle de projection et tanne son futur mentor de lui donner les chutes des pellicules du film.
La scĂšne commence avec un plan sur la bobine qui tourne et la voix en arriĂšre-plan dâAlfredo qui lui dit quâil ne peut pas venir. Le ton de la scĂšne est donnĂ© dĂšs la premiĂšre seconde.
Ce qui mâinterpelle tout de suite, câest la complicitĂ© des deux comĂ©diens. Lâalchimie entre les deux personnages fonctionne Ă merveille et me dessine un sourire sur le visage au visionnage de la scĂšne.
DĂšs le dĂ©but, lorsque le petit TotĂČ regarde la pellicule, son visage sâillumine. Elle a sur lui un effet puissant.
Le reste de la scĂšne est un jeu de chat et de souris amusant entre les deux. Ce que jâaime beaucoup, câest la façon dont Tornatore met en scĂšne et compose ses cadres. Il y a plein de petits clins dâĆil Ă la pellicule. (le cadre de la fenĂȘtre, le cadre de la porte, le cadre du couloir..)
On passe ensuite discrÚtement à une autre scÚne lié intrinsÚquement à la précédente.
On y voit alors le jeune TotĂČ chez lui en train dâobserver la pellicule quâil a subtilisĂ© Ă Alfredo. Le garçon fait alors virevolter son imagination. Sur les images fixes, il se raconte des histoires Ă haute voix.
Puis, la camera fait un panorama vers la droite et nous permet de dĂ©couvrir sa mĂšre en train de coudre. Sâengage alors une discussion. On apprend que le papa de TotĂČ a Ă©tĂ© dĂ©ployĂ© en Russie pendant la guerre et quâil nâest jamais revenu.
Cette deuxiĂšme partie me touche beaucoup car elle permet selon moi de nous raconter la puissance de la pellicule. GrĂące Ă elle, le petit TotĂČ sâĂ©vade de la rĂ©alitĂ©.
Avec cette scĂšne, je comprends mieux le jeune garçon, je comprends mieux son rapport Ă lâimage, aux histoire que lâon raconte, au CinĂ©ma avec un grand C.
Cette vision romantique du cinéma, elle me parle beaucoup et résonne avec mon enfance.
Jâai en effet toujours pensĂ© que la fiction permettait de crĂ©er un univers parallĂšle Ă notre propre rĂ©alitĂ© oĂč les spectateurs et les crĂ©ateurs peuvent se plonger. Elle permet dâinterprĂ©ter lâespace dâun instant autrement notre rĂ©alitĂ©.
Jâaime ce film pour ce quâil raconte et pour sa nostalgie. Elle Ă©mane des images, de lâhistoire, des personnages et de la magnifique musique dâEnnio Morricone. Le tout remue en moi un mĂ©lange dâĂ©motions tristes et agrĂ©ables Ă la fois.
Câest un film Ă©minemment poĂ©tique qui rĂ©ussi Ă me toucher Ă chaque visionnage. Je nourrie pour le travail de Giuseppe Tornatore un profond respect.
Pour toutes ces raisons, lorsque je veux me rappeler pourquoi jâai souhaitĂ© faire du cinĂ©ma⊠et bien, je regarde cette scĂšne et je me souviens.
Et toi ? Est-ce que cette scÚne t'a marqué ?
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