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Photo du rédacteurVincenzo Aiello

đŸ€ CETTE SCÈNE QUI M’A MARQUÉ : Papillon

DerniĂšre mise Ă  jour : 14 avr. 2023

Aujourd’hui, le film dont j’ai envie de vous parler a Ă©tĂ© pendant longtemps une Ă©nigme pour moi.

Il s’agit de Papillon rĂ©alisĂ© en 1973 par Franklin J.Schaffner, Ă©crit par Dalton Trumbo avec Steve McQueen et Dustin Hoffmann.


Une Ă©nigme parce que je n’étais qu’un enfant et pourtant Papillon avait un impact singulier sur moi et je ne comprenais pas pourquoi.


C’est mon pĂšre qui me l’avait montrĂ©. Peut-ĂȘtre qu’il avait su me transmettre l’écho que ce film avait sur sa propre existence, cela, je ne saurais le dire.


Ce que je sais par contre, c’est que j’avais une empathie immense pour le personnage d’Henri Papillon. Il faut dire que ce n’est pas difficile : Condamner injustement Ă  perpĂ©tuitĂ©, il essaie de s’évader toute sa vie. C’est noble, c’est tragique
 bref.. ça a tout de suite parlĂ© au gamin que j’étais.


En grandissant et en affirmant ma personnalitĂ© propre et ma vision sur notre sociĂ©tĂ©, cela m’a paru plus Ă©vident. J’aimais et j’aime toujours la symbolique de celui qui n’abandonne jamais sa recherche de libertĂ©. Il sait au fond de lui qu’il ne mĂ©rite pas ce qui lui arrive et ne peut se rĂ©soudre Ă  lĂącher quitte Ă  y laisser sa vie sous le ricanement gĂ©nĂ©rale des Ă©lites.


La scĂšne que j’ai choisi cette fois-ci n’est rien d’autre que la scĂšne finale du film. Alors qu’Henri Papillon a Ă©tĂ© emmenĂ© sur l’üle du Diable oĂč il n’a cette fois-ci plus aucunes chances de pouvoir s’évader vivant, le rĂ©alisateur nous propose une scĂšne finale introspective rempli de poĂ©sie presque dĂ©nuĂ©e de dialogues.


La scĂšne s’ouvre avec Louis Delga (Dustin Hoffman), qui tente une derniĂšre fois de le dissuader de s’évader. Pour lui, c’est de la folie. Il va mourir.


La musique de Jerry Goldsmith accompagne cette scĂšne oĂč tout est dans le non-dit. Le jeu subtil de Steve McQueen m’impressionne et aprĂšs 2h de film, le voir enfin regagner sa libertĂ© ne serait-ce que l’espace d’un instant sonne comme une douce victoire.


Ici, pas de chichi. La réalisation reste sobre préférant laisser la place au décor naturel et splendide de la scÚne. On ne peut que contempler sa beauté qui résonne avec le propos du film qui se termine par une derniÚre réplique de Papillon :


« Hey Bastard, I’m still here.. »


Et lĂ .. Tout est dit.


Je pense que la scĂšne de clĂŽture d’un film est l’une des choses les plus difficiles Ă  rĂ©ussir. C’est pourtant l’occasion de plonger une derniĂšre fois le spectateur dans le mood que l’on a dĂ©cidĂ©.


Le dernier tour de magie. Celui qui a pour but ultime de faire entrer le spectateur dans le gĂ©nĂ©rique avec une petite saveur, un soupir qu’il emportera peut-ĂȘtre avec lui. Et bien dans cette scĂšne, Schaffner a rĂ©ussi son tour et je garde encore aujourd’hui ce petit soupir en moi.


Pour toutes ces raisons, lorsque je veux me rappeler pourquoi j’ai souhaitĂ© faire du cinĂ©ma
 et bien je regarde cette scĂšne et je me souviens


Et toi ? Est-ce que cette scÚne ta marqué ?



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