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Photo du rédacteurVincenzo Aiello

🤍 CETTE SCÈNE QUI M’A MARQUÉ : Enemy Mine

Le film dont j'ai envie de parler aujourd'hui, j'ai longtemps cherché à le retrouver. Enfant, j'avais été marqué au fer rouge par une image : Un homme couché à côté d'une créature extraterrestre regardant une sorte de tentacule peu ragoûtante émerger du sable pour les attaquer.


Comme je disais, j'ai longtemps cherché à retrouver ce film et... voici que par hasard, je tombe sur ledit film, sur une plateforme de streaming, l'année dernière. J'en revenais pas...


Ce film, c'était "Enemy Mine", sorti en 1985, réalisé par Wolfgang Peterson avec dans les rôles principaux Dennis Quaid et le regretté Louis Gossett Jr. qui nous a quittés cette semaine.


Je redécouvre donc ce film qui avait marqué mon enfance et en ressors avec un sentiment partagé. Bien que le scénario soit parfois un peu poussif, j'ai été touché par la thématique et par la poésie que dégagent certaines scènes.


Ici, on parle d'anti-racisme en pointant du doigt ce qui nous rassemble (plutôt qu'en mettant en avant les communautés et leurs différences). Je trouve cet angle intéressant car il permet de créer des ponts.


L'histoire se déroule à la fin du XXe siècle où une guerre intersidérale oppose les hommes à un peuple d'extraterrestres reptiliens nommés "Dracs". Au cours d'un combat, un drac et un terrien se retrouvent sur une planète hostile et doivent survivre ensemble. Malgré les préjugés et face aux menaces extérieures, ils finissent par fraterniser.


La scène dont j'ai décidé de vous parler se trouve au milieu du film. Le terrien et le drac sont coincés sur la planète depuis longtemps et ont commencé à devenir amis. Le film traite ici du sujet épineux de la religion et le fait d'une bien belle manière.


Le premier plan est un magnifique plan d'exposition où un immense soleil semble se coucher sur la planète. La couleur massivement dominante est l'orange. Ce choix est intéressant car l'orange est associé symboliquement au contact humain par le dynamisme qu'il évoque. L'ambiance est donc posée, on va parler de transmission. La musique, douce et apaisante, est déjà présente.


Le terrien est montré en train de lire un texte sacré drac. On comprend alors qu'il essaie de comprendre ce qui nourrit l'âme de son nouvel ami.


"If one receives evil from another,... let one not do evil in return. Rather, let him extend love to the enemy,... that love might unite them."

Le terrien fait remarquer au Drac qu'il a déjà lu ça... dans les écritures saintes de sa planète.


La musique s'arrête alors, nous laissant dans l'intimité des deux protagonistes.


"Of course you have. Truth is truth. But what you have not yet learned is the way we Dracs express the truth. The words of Shizumaat... must be sung."

Le drac s'assoit et commence alors à chanter les textes sacrés. On comprend alors toute la symbolique de la scène. Ce qui nous sépare, ce sont nos coutumes mais ce qui nous rassemble, c'est le fond de ce que nous exprimons.


Retour au plan large où l'immensité du paysage rocailleux et orange enveloppe les deux personnages. Ils sont minuscules face à l'immensité.


Quelques notes de musique viennent ponctuer le moment pendant qu'on reste sur la réaction du terrien. Les yeux humides, il observe son ami et semble comprendre.


C'est une très jolie scène chargée de poésie où la forme est mise au service du fond. Le mélange de tous les éléments narratifs me donne la chair de poule lorsque je la revois.


Pour toutes ces raisons, lorsque je veux me rappeler pourquoi j’ai souhaité faire du cinéma… eh bien, je regarde cette scène et je me souviens.


Et toi ? Est-ce que cette scène t'a marqué ?"




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