🤍CETTE SCÈNE QUI M’A MARQUÉ : Le Pont de la rivière Kwaï
- Vincenzo Aiello
- 7 juil.
- 2 min de lecture
Il y a des films qui, dès qu’on les évoque, provoquent un sourire immédiat. Pas forcément pour ce qu’ils racontent, mais pour ce qu’ils représentent dans notre histoire personnelle.
Le Pont de la rivière Kwaï, c’est le tout premier film que mon père a vu au cinéma.
Il me l’a rappelé l'autre jour et ce qui m'a donné envie de revoir le film et d'écrire cette article. Quand j’étais gamin, il passait son temps à me siffler la musique du film. Je crois qu’il me la sifflait même sans s’en rendre compte. Comme un refrain qui lui collait à la peau. Un bout d’enfance qui a traversé les années.
Ce film m’a toujours fasciné. Déjà, cette première partie entre le commandant Saito et le Colonel Nicholson… Quel chef-d’œuvre de tension. Pas d’explosion, pas de mitraillettes, juste deux visions du monde qui s’affrontent, deux hommes qui refusent de plier. On parle souvent d’héroïsme au cinéma, mais ici, on parle de fierté, de codes, de principes qui enferment autant qu’ils libèrent.
Et puis, il y a cette scène dont j’aimerai vous parler aujourd’hui.
Le pont est terminé. Saito et Nicholson le regardent. Il n’y a plus rien à construire. Plus rien à prouver. Et pourtant, le Colonel prend la parole, parle de sa vie, de son engagement dans les Indes, du devoir, de la dignité…
La caméra s’approche lentement. Un léger "push-in", presque invisible. Mais suffisant pour nous faire sentir qu’il est déjà trop tard.
Cette scène me bouleverse à chaque fois que je la vois parce qu’elle dit quelque chose de très juste à mon sens: On fait des choix dans la vie, convaincu de bien faire.
On agit avec cœur, avec rigueur, parfois avec orgueil. Et on ne mesure pas toujours la portée de ce qu’on déclenche. Ce n’est qu’après, parfois bien longtemps après, qu’on réalise :
"Ah merde… Est-ce que j’ai pas été trop loin ? Est-ce que j’ai pas confondu ce que je défendais avec la façon dont je le défendais ?"
On se rend compte alors qu’on a peut-être construit un pont… dans la mauvaise direction.
Je me dis que ce film, c’est peut-être aussi un rappel qu’on avance dans la vie avec nos repères, nos convictions… mais que c’est pas interdit de les re-questionner en chemin.
Le cinéma pour moi, c’est aussi ça. Des histoires et des personnages qui nous permettent de questionner notre propre rapport au monde.
Pour toutes ces raisons, lorsque je veux me rappeler pourquoi j’ai souhaité faire du cinéma… eh bien, je regarde cette scène, et je me souviens.
Et toi ? Est-ce que cette scène t’a marqué ?