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đŸ€CETTE SCÈNE QUI M’A MARQUÉ : À la recherche du bonheur

  • Photo du rĂ©dacteur: Vincenzo Aiello
    Vincenzo Aiello
  • il y a 19 heures
  • 3 min de lecture

Il y a des scĂšnes de cinĂ©ma qui prennent aux tripes, qui te retournent l'estomac, qui t’arrachent une larme mais qui te laissent aussi un drĂŽle de goĂ»t en bouche.


La scĂšne dont j’ai envie de vous parler aujourd’hui, c’est la derniĂšre scĂšne du film « À la recherche du bonheur », sortie en 2006, rĂ©alisĂ© par Gabriele Muccino avec un Will Smith magistral.


Nous sommes Ă  la fin du film. Chris Gardner vient de traverser une sĂ©rie d’épreuves qui auraient brisĂ© n’importe qui. Mais ce jour-lĂ , il obtient enfin le job dont il rĂȘve. Il dĂ©croche le poste de trader dans une grande firme. Un costume impeccable, une poignĂ©e de main discrĂšte et un "Congratulations" qui pĂšse des tĂ©tra-tonnes !


Sans un mot, Chris sort du bureau
 et la derniùre scùne commence.


Il marche dans la rue. Il est seul dans la foule. Les larmes montent, il tape dans ses mains, lĂšve les bras et sourit. Il vient de gagner.


En presque un seul plan, c’est tout le soulagement d’une souffrance accumulĂ©e pendant tout le film. Pour moi, c’est l’effet cocotte-minute absolue.


Et le film se termine lĂ -dessus.


Techniquement, Muccino ne cherche pas Ă  en faire trop. Il filme Will Smith de loin, avec une longue focale. On est dans son intimitĂ©. En l’observant, j’ai l’impression d’assister Ă  une rĂ©action Ă  laquelle je ne devrais pas avoir accĂšs, tant elle est personnelle. Autour de lui, la ville continue son vacarme. L’homme vient de vivre une rĂ©volution intĂ©rieure, mais personne ne le voit.


C’est ce contraste qui rend ce moment si touchant, à mon sens.


Will Smith, lui, livre une performance Ă  fleur de peau. C’est un moment de cinĂ©ma intense, un climax Ă©motionnel qui fonctionne de feu de Dieu sur moi.


Mais voilà



Si je trouve cette scĂšne incroyable dans sa mise en scĂšne, dans son interprĂ©tation, dans sa capacitĂ© Ă  synthĂ©tiser tout le parcours de Chris en quelques secondes
je ne peux pas m’empĂȘcher de la trouver mĂ©ga cynique.


Parce que selon moi, ce que le film nous dit, c’est que la vie, c’est une longue souffrance, une sĂ©rie d’humiliations qu’il faut encaisser sans jamais broncher jusqu’à ce que, si t’as de la chance et que t’es assez fort, tu puisses enfin porter un costume et bosser Ă  Wall Street.


SĂ©rieusement ? C’est ça, le but de la vie ? Devenir trader ?


Je ne sais pas vous
 mais moi, je n’ai jamais rĂȘvĂ© de ça. Et je pense qu’on est nombreux Ă  se dire qu’il y a autre chose Ă  attendre de l’existence qu’un CDI bien payĂ© dans la finance.


Ce film, et cette scÚne finale, me touchent
 mais me dérangent aussi profondément.


Parce qu’il glorifie un systĂšme qui broie. Il enrobe d’émotion une idĂ©ologie brutale. Et ce, sans jamais vraiment la questionner. AprĂšs, on est en 2006
 et je ne suis pas certain que ce film aurait vu le jour aujourd’hui. (Quoique
)


Mais malgré mon regard critique, malgré ce cynisme sous-jacent que je ne peux pas ignorer, je continue de regarder cette scÚne avec une boule dans la gorge.


Parce que ce que je vois aussi, c’est un pùre qui se bat pour son fils. C’est un homme qui n’abandonne pas. Et ça, quoi qu’on en pense, je trouve que ça reste beau.


C’est aussi ça que j’aime dans le cinĂ©ma : ĂȘtre bousculĂ© dans mes valeurs, sentir ce sentiment partagĂ©.


J’aime profondĂ©ment ce film
 et en mĂȘme temps, je ne l’aime pas.Ce film, c’est pour moi le paradoxe humain incarnĂ© Ă  chaque visionnage.


Pour toutes ces raisons, lorsque je veux me rappeler pourquoi j’ai souhaitĂ© faire du cinĂ©ma
 eh bien, je regarde cette scĂšne et je me souviens.


Et toi ? Est-ce que cette scĂšne t’a marquĂ© ?



 
 
 

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