✨Les Stylistes et les Brutalistes
- Vincenzo Aiello
- 26 sept.
- 2 min de lecture
Quand je regarde le cinéma d’aujourd’hui, j’ai la sensation qu’il existe deux grandes familles qui tentent de dialoguer. D’un côté, ceux que j’appelle les Stylistes et, de l’autre, les Brutalistes.
Ce sont deux manières d’aborder la mise en scène et deux façons de chercher la vérité. Leurs sensibilités s’opposent parfois, mais nourrissent, selon moi, la richesse du cinéma.
Pour les Stylistes, chaque plan est une écriture en soi. Ils pensent leurs images comme on compose une partition. Chaque mouvement de caméra, chaque silence, chaque ombre et chaque lumière portent du sens. Leur cinéma magnifie le réel, l’élève, le transcende.

On leur reproche parfois d’être trop propres, trop parfaits. Mais cette précision et cette maîtrise, c’est aussi ce qui leur permet, à mon sens, de toucher directement le spectateur en installant une émotion claire, lisible et universelle. Quand je pense à Scorsese, à Fincher, à Spielberg, à Dolan ou encore à Sorrentino, je vois cette recherche constante d’une beauté formelle qui n’empêche jamais la puissance dramatique.
Face à eux, il y a les Brutalistes, qui cherchent la vérité dans l’accident. Chez eux, l’imprévu a de la valeur, la maladresse devient une force et le chaos, une matière première. Leurs films semblent parfois rugueux, mal polis, mais c’est précisément là que se loge une autre forme de sincérité. Cassavetes, Loach, les Dardenne ou Andrea Arnold, par exemple, revendiquent cette imperfection comme un moyen de capter la vie brute et immédiate telle qu’elle se présente.

Enfin, il y a les cinéastes qui se tiennent entre ces deux mondes, capables de styliser sans lisser et d’accueillir la rugosité sans renoncer à la beauté. Paul Thomas Anderson ou Céline Sciamma, à mon sens, jouent sur ce fil, entre maîtrise et désordre. Mais je crois qu’on bascule toujours rapidement dans l’un des deux registres. Qu’on a une tendance intrinsèquement inscrite en nous et qu’il est difficile de totalement s’en défaire. C’est un peu comme la fable de la grenouille et du scorpion : on échappe difficilement à sa nature.

Pour moi, ce clivage n’est pas un jugement. Il n’y a pas les bons d’un côté et les mauvais de l’autre. Il y a simplement deux visions, deux regards posés sur le monde.
Être Styliste ou Brutaliste, ce n’est pas choisir entre authenticité et artifice, mais entre deux esthétiques différentes, deux façons sincères d’aller chercher une vérité à l’écran. Je pense personnellement que c’est dans la tension entre ces deux pôles que le cinéma moderne trouve aujourd’hui sa vitalité.
Et toi ? Tu es plutôt Styliste ou Brutaliste ?





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