🤍 CETTE SCÈNE QUI M’A MARQUÉ : Taxi Driver
- Vincenzo Aiello
- 21 févr. 2024
- 3 min de lecture
Le film dont j'ai envie de vous parler aujourd'hui, je l'ai vu pour la première fois en pleine adolescence. C'est encore une fois mon père qui me l'a fait découvrir. Chauffeur de taxi, il m'expliquait que la solitude qu'engendre ce métier était très bien dépeinte dans le film.
Comme beaucoup d'adolescent, j'étais en pleine construction identitaire et me posait des tas de questions en permanence lorsque j'ai découvre ce personnage, lui aussi, en quête de sens dans un monde qu'il ne comprend pas.
Ce personnage c'est Travis Bickle dans le film Taxi Driver sorti en 1976 et réalisé par l'un de mes cinéastes favoris, Martin Scorsese. Travis est au bord de la rupture. C'est une bombe prête à exploser sans que personnes ne s'en soucis.
Nous sommes à New York, au cœur de la nuit où Travis Bickle, un vétéran du Vietnam est chauffeur de taxi. Insomniaque, solitaire et confronté à la violence et à la perversion de la nuit new-yorkaise, il se charge bientôt de délivrer une prostituée mineure de ses souteneurs.
La scène que j'ai choisie aujourd'hui intervient dans la deuxième partie du film. Travis est en train de perdre le contrôle, il commence à avoir des pulsions de violence et tente de parler à son collègue que l'on surnomme "The Wizard" pour ses bons conseils.
Tout commence avec une balade dans la rue. Scorsese nous montre dessuit la perception de Travis. Alors que son collègue marche en direction du taxi sans regarder autours de lui, Travis, lui, est absorbé par la violence des gens dans la rue qu'il regarde avec un pointe de dégout.
Une fois devant le taxi, la teinte rouge de la colorimétrie vient appuyer le sentiment de violence que ressent Travis. Nous sommes avec lui, dans sa tête.
Travis essaie de demander conseil au Wizard. Il dit avoir de mauvaises pensées et ne trouve pas de solution. C'est un appel à l'aide de quelqu'un qui est sur le point de faire une grosse bêtise.
La première chose que je relève, c'est le scénario. Quelle bonne idée que cette discussion !
The Wizard ne comprend pas Travis mais tente tout de même de lui apporter une réponse et un réconfort avec un monologue totalement à côté de la plaque sur le métier de taxi et ses difficultés. En réalité, il parle de lui au lieu de vraiment écouter Travis. Pendant tout le monologue, Travis reste figé, inexpressif, comme si il avait déjà compris que le Wizard ne pouvait rien pour lui.
Travis et The Wizard se laisse avec un serrage de main. "Yeah, you're alright, you're alright." un dialogue qui en dit long. On cache la merde sous le tapis.
La scène se termine avec The Wizard quittant Travis en voiture. Le point de vu est intéressant. Avec un traveling arrière, la voiture s'éloigne et abandonne littéralement Travis au milieu de la rue et des prostituées, éclairé par un néon rouge.
La musique de Bernard Hermann vient alors illustrer un sentiment de danger qui gronde et Travis disparait dans la nuit.
Martin Scorsese réussit pour moi, avec cette scène, à utiliser tout les outils qu'il dispose pour permettre de raconter l'évolution psychologique de Travis. Scénario, décors, lumière, caméra, jeux et musique tirent tous dans le même sens pour permettre à l'histoire d'être racontée et c'est, pour moi, une grande source d'inspiration.
Pour toutes ces raisons, lorsque je veux me rappeler pourquoi j’ai souhaité faire du cinéma… et bien, je regarde cette scène et je me souviens.
Et toi ? Est-ce que cette scène t'a marqué ?






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